Il suffisait d’un rien pour décider de partir ; nous ramassions nos “fanfants” et la voiture remplie nous prenions la route de Ducos ;
mais ce morceau de bonheur se faisait mériter ;
après avoir dépassé Tontouta, il fallait emprunter une piste irrégulière et accidentée ; tellement imprévisible que parfois…… ;
Personne ne pouvait deviner que nous serions quelques privilégiés à nous partager ce lieu et cette ambiance ;
Des lots avaient été alloués, en Afrique cela se serait appelé des concessions ; c’est là que j’ai eu la chance de rencontrer Léo Thonelier ; il était le premier à avoir importé les pintades sur l’île ; son goût pour la chasse l’y avait encouragé ;
Si l’environnement domestique en était succinct, l’aspect de la nature extérieure était sans pareil ; le plattier s’étendait à perte de vue devant notre cabane ; l’eau, si claire bougeait paresseusement et ne semblait faire qu’un avec la ligne d’horizon ; J’aimais aller me poser sur une grosse pierre plate regarder le soleil se noyer ;
Les Tahitiens sont un peuple réputés pour leur aptitude à plonger en apnée ; leur capacité pulmonaire est vraiment remarquable et ils sont capables de tirer un perroquet, des becs de cane ou une grosse loche (même famille que le mérou) après de longues minutes sous l’eau ;
Ils m’ont initié au poisson cru ;
Je leur en sais gré ;
Nous aimions jouer les Robinson ; nos assiettes contenaient la plupart du temps le résultat de notre pêche ou de notre chasse ;
Mais pour cette recette, nous préférions utiliser des crabes de terre : des crabes de cocotier ;
Ces gros crabes se prêtaient fort bien à la recette du matoutou ;
Vous avez besoin
- 8 crabes
- 5 citrons verts
- 10 oignons pays
- 2 oignons
- 5 brins de persil
- Tamarin
- 1 cuillère à soupe de sel
- poivre du moulin
- 5 gousses d’ail
- 2 ou 3 tomates
- 6 cuillerées à soupe d’huile
- 5 graines de bois d’Inde + 2 feuilles
- 5 clous de girofle
- 2 feuilles de laurier
- 500g de riz
- 2 litres d’eau
- “Saignez” les crabes vivants ; brrrr ; à défaut utilisez ceux de votre poissonnier préféré ; c’est ce que j’ai fait puisque ici ils n’existent pas à ma connaissance ;
- enfoncez la pointe d’un couteau entre les 2 yeux.
- Les brosser énergiquement sous l’eau courante en insistant aux attaches des pattes.
- Enlevez la queue repliée sous le ventre.
- Retirer l’extrémité des pattes en la cassant, et concasser légèrement les pinces pour que la sauce y pénètre.
- Ôter la carapace mais conserver la “graisse” (partie marron ou jaune qui reste à l’intérieur).
- Enlever les branchies, les yeux, les mandibules.
- Casser le corps des crabes en 2 ; prenez votre marteau sans quoi, vous n’y arriverez pas ;
- Faites macérer les crabes avec le sel et le jus de 3 citrons pendant un moment.
- Versez dans votre faitout l’huile, les oignons, les oignons verts, les demi-crabes un peu écrasés, l’espèce de “suif” récupéré, le persil, le sel, le poivre, l’ail, les tomates en quartier, le jus des 2 derniers citrons, le tamarin, le bois d’inde, les clous de girofle et le laurier.
- Faire cuire à feu vif pour colorer, puis laisser mijoter 15 minutes.
- Enlevez les crabes de la sauce.
- Réservez.
- Versez le riz et l’eau ; « refaites votre niveau d’eau « ;
- Laissez cuire 30 mn environ en ajoutant un peu d’eau si vous n’aviez pas eu le compas dans l’œil .
- Une fois le riz cuit, rajoutez le crabe dans la sauce.
- Mélangez bien et servez chaud ;
J’aime bien ça ;
Karikaté vu du ciel vient de me parvenir… et tout ressurgit ;
15 ans plus tard, la Nouvelle Calédonie semble être préservée ; prenez soin de votre “caillou”, guys !
4 commentaires
Ah!!! (soupir de nostalgie). Eden sur terre!!!
Brrrrrr je crois que je vais devoir quelqu’un qui veuille bien executer la phase un pour gouter a ce type de plat…
Nouvelles en direct du Paradis. Tahiti, rien que d’entendre ce mot…
J’aime la recette bien qu’elle nécessite la participation d’un poissonnier compétent et compatissant.
Bon dimanche
rectification
la belle photo de Karikaté n’a rien à voir avec Mr TONNELIER;…………….
Mais est bien la propriété de ta copine, qui ne lui a pas été allouée, mais qu’elle a bien acheté!!
et c’est par la plaine de Nassandou que l’on arrive à cet endroit tout aussi magique qu’il y a 15 ans
On y ramasse encore les grisettes (coquillages), on y fait encore de bons coups de pêche, de chasse et de fête; et on y cuisine de bons plats de chez nous