J’ai eu la chance pendant ces dernières années de faire une pause au niveau culinaire ; je veux dire par la que m’était épargné la prise de tête quasi quotidienne du choix du menu ; en fait j’avais l’opportunité de ne cuisiner que lorsque j’en avais l’envie dévorante ;
à notre arrivée la cuisinière de la maison était jeune et peu expérimentée ; mon premier travail a été de lui transmettre mes bases, mon expérience et mes astuces ; elle sait maintenant faire les plats les plus hétéroclites, gérer le frigidaire avec la cohorte de “petits restes”quotidiens et maîtriser le stock des réserves ; elle connaît les goûts de chacun et est capable de préparer un menu familial équilibré ;
pour ne pas complètement “perdre la main”, j’organisai parfois des ateliers culinaires ; je souriais en voyant les visages ébahis de mes amies étrangères peu habituées à travailler à la main la charcuterie par exemple ;
je suis heureuse de me rendre compte que j’éprouve toujours autant de plaisir à mettre les mains dans la farine ;
En Gironde c’est la pleine saison des anguilles et elle durera jusqu’à la fin de l’été ; elles étaient trop grosses ce jour là pour les passer en persillade ; force à été de les préparer en sauce, une matelote à ma façon pour être exacte ;
Vous avez besoin pour une matelote d’anguille
- 2 belles anguilles (environ 1 kg)
- 1 bouteille de très bon vin rouge
- 2 gousses d’ail
- 2 feuilles de laurier
- 1 gros oignon jaune
- 1 bottes d’oignons nouveaux
- 3 cuillères à soupe de farine
- 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
- sel & poivre du moulin
- 2 carreaux de chocolat très noir
- Commencez par bien nettoyer les anguilles et bien les rincer pour éviter toute odeur inopportune de vase ;
- tronçonnez-les en morceaux réguliers de 5 cm ;
- dans un saladier assez profond installez les oignons nouveaux épluchés en gardant une partie du vert, le sel, le poivre, l’ail et le laurier ;
- versez la bouteille de vin et laissez mariner le plus longtemps possible ; cependant, si vous êtes un peu pressé une heure à température ambiante suffira ;
- mettez dans une cocotte à fond épais et versez l’huile ;
- faites rapidement rissoler l’anguille ainsi que les rondelles d’oignons,
- saupoudrez de farine et versez une louche de marinade tout en remuant pour éviter les grumeaux ; la farine va cuire légèrement et formera la base d’une sauce extrêmement veloutée ;
- vider la marinade dans la cocotte et laisser cuire à feu doux pendant 15/20 mn selon la taille des morceaux ; les recettes traditionnelles réclament de faire flamber du cognac
- les bordelais ont l’habitude de faire ce plat avec des poireaux ; j’ai suivi les conseils du pêcheur qui m’a dit préférer l’oignon, car plus doux ;
- retirez les morceaux d’anguille et faites réduire la sauce à feu vif ; elle nappera bientôt la cuillère ;
- à ce moment-là, ajoutez le chocolat et sur feu doux laissez le fondre et se mélanger ;
- rajoutez une cuillère à café de bon vinaigre de vin ; cette astuce fera ressortir les multiples arômes ;
- lorsque la sauce vous convient remettez les tronçons de poisson à réchauffer et servez accompagné à votre choix de pommes vapeur ou bien de pâtes ;
ce jour là la sauce était parfaite et le poisson “al dente” comme nous l’apprécions ; rien de pire qu’un poisson avachi et délité par une sur-cuisson !
4 commentaires
L’anguille, je n’en ai jamais mangé. Mais ce que tu racontes de ta préparation et du savoir faire qu’elle suppose, j’aurais aimé être là juste pour en goûter un petit peu.
Et puis j’ai eu une belle-mère charentaise qui adorait l’anguille, une vieille dame charmante dont on sentait que pour elle, ce plat-là était plein de réminiscences… pourquoi ne m’en a-t-elle jamais préparé, tiens???
Tout ça pour dire que j’aime beaucoup ton article 🙂
c’est vrai que cela a un goût un peu spécial pour les néophytes, mais c’est un plaisir d’être dans la région au moment ou on la trouve en abondance ;
et en persillade, tu peux imaginer, ça toi ? lorsqu’elles sont bien fines et de taille équivalente pour que les morceaux grillent uniformément tout en restant fondant…. mmmh !
la mémoire peut magnifier les souvenirs, mais c’est un grand moment de partage, non ? et finalement c’est ça l’important je pense ;
toujours est-il que si tu passes par mon Entre-Deux-Mers…..
justement, je me demandais si tu étais en France ou pas… 😉 bise
mais bien sur mon amie que je suis en Fronce, tu sais bien que pour moi les voyages c’est pendant l’année scolaire……
😉
on cherche un moment pour se voir dans la douceur girondine ?