Etre réveillée par une odeur ; en pleine nuit ouvrir les yeux, non pas parce que les chats du quartier se battent ou bien parce que le muezzin appelle ses fidèles à la prière, mais parce qu’un léger fumet vous chatouille les narines ; une sensation que j’ai du ressentir étant enfant lorsque c’était d’autres mains que les miennes qui officiaient en cuisine ; mais là, vraiment je ne pense pas que cela m’était arrivé depuis ;
et, une fois encore, je ne me lasse pas de vanter les mérites de la cuisson douce ; quelques haricots mis à tremper quelques heures auparavant, du porc demi-sel -rapidement rincé sous l’eau courante- rapporté des courses au village, un grand faitout rempli d’eau fraîche et de longues heures au four avec un thermostat tellement faible que le mijotage est lent et de bon augure… allez, quelques carottes aussi et un oignon clouté évidemment ;
si vous insistez vous saurez que j’ai rajouté un bouquet garni constitué du persil derrière la fenêtre dans la grande auge en pierre, une feuille du grand laurier de derrière ma maison d’enfance et quelques gousses d’ail ; du cèleri aussi longuement séché au four puis pulvérisé pour en avoir toujours sous la main ; pas de sel surtout, il aurait laissé mes haricots durs comme pierre ; du piment par contre, celui oublié dans un bol sur le comptoir par exemple ; ah oui un soupçon de bicarbonate de soude pour les estomacs délicats ;
je ne saurais vous dire pourquoi, j’avais rajouté un fond de bouteille de vin blanc en “vidange” ; vous savez, une de celle ouverte et qui n’aura pas la même saveur le jour d’après parce que l’air aura quelque peu oxydé ses arômes ; je suis persuadée que la sauce aura un parfum supplémentaire ;
Tout à l’heure, il ne me restera plus qu’a préparer la sauce ; les dernières tomates de la saison que mon ami Mehdi m’aura apporté ou bien le coulis rapidement préparé pendant l’été ; quelques haricots mixés avec l’oignon pour lier tout ça avec un peu de sel, mais pas beaucoup ; j’ai goûté la sauce ; oui en pleine nuit mais le parfum était tellement attirant… les haricots sont fondants que c’en est un vrai plaisir…
et puis, une chose suivie d’une autre la nuit s’achève ; mon café est là près de moi et je pense déjà à ce que sera cette journée un peu différente ;
déposer quelques meubles dans la maison des vignes si longtemps attendue ; parce que l’automne est tellement magique cette année que j’ai envie de profiter de ce refuge et d’aller courir les chemins ; ouvrir les fenêtres pour profiter de cette douceur ;
et la potée de mon village sera là pour remercier mes têtes blondes…
6 commentaires
Oh, joli, très joli billet d’automne, tout parfumé comme j’aime.
….. les zaricots comme sa, avec du porc demi-sel……
Medhi, a dit, que même avec le cochon, c´est bon….
Miam, miam, trop miam…le commentaire bête 😉 mais vrai.
Ah toutes ces bonnes odeurs qui me parviennent derrière mon écran … j’en salive.. mais j’aimerais bien que tu ailles plus loin dans le détail de ta potée, maintenant que tu nous as bien fait saliver et imaginer l’atmosphère …. des bises
tu as raison…. c’était juste pour te faire saliver ! 😉 je te sais suffisamment douée pour mettre en pratique ce “tour de main” ;
le secret c’est d’y mettre tout son coeur…. 🙂