Le méchoui de mon enfance

C’est curieux comme sensation que d’être à un endroit précis et de se retrouver expédiée au tréfonds de sa mémoire la mieux enfouie ;

rooohhhlala, que va-t-elle encore nous chercher là celle-ci ?
“Va savoir de quoi ;”
eh bien, de voir cet espèce de moteur de je ne sais quoi transformé à “la va-comme-je-te-pousse”, raccordé par des pinces crocodiles à la batterie de la voiture, je me suis retrouvée haute comme trois pommes courant derrière mon père qui officiait à la découpe du méchoui !

A force à force, j’obtenais les morceaux de peaux grillées à souhait dont je rêvais ; cachée derrière un arbre, je dégustai, ce qui pour moi était le festin suprême ; au grand dam de mes frères qui, plus grands, devaient prendre leur tour ;

les femmes s’affairaient en cuisine, d’où une odeur de piments grillés parfumés à l’ail s’échappait ; vous savez, les piments c’est ce qu’on appelle les poivrons ici ; réminiscence espagnole probablement ; mais attention, pas les verts, ils sont souvent amers ;

elle refaisaient le monde à leur manière chaleureuse tout en préparant les fèves au cumin ou les brochettes de foie enveloppées dans de la voilette (tiens, ici à Dakar il est quasiment impossible d’en trouver en boutique ; les libanais en sont grand consommateurs pour leurs chawarmas ) ;

la frita est souvent l’accompagnement privilégié du méchoui ; en voici une version express ;

Vous avez besoin

1 grande boite de tomates pelées

1 boite de poivrons rouge

3 gousses d’ail

1 filet d’huile d’olive

sel & poivre du moulin ;

Ouvrez vos boites de conserve, égouttez les piments puis coupez-les en lanières ;

versez dans une casserole ; assaisonnez ;

ajoutez de l’excellente huile première pression à froid ; la valeur de 3 cuillères à soupe ; laissez doucement compoter pendant un petit quart d’heure ;

pressez l’ail épluché ;
vous pouvez la préparer le matin pour le soir, la servir tiède, la transformer avec du coriandre, la verser dans des verrines pour un pic-nic sur canapé… ces saveurs vous rappelleront le soleil qui commence à vous manquer ;

J’aime bien ça ;