De sa main, sans cesse en mouvement elle a enroulé la haute natte en typhas, cette espèce de roseau qui pousse le long du fleuve Sénégal ; le chien de la maison d’à côté devait l’ennuyer et c’était le moyen qu’elle avait trouvé pour s’en prémunir tout en profitant du souffle d’air qui entrait par la porte grande ouverte ; ou alors elle tentait d’éviter cette fichue poussière qui s’infiltrait partout ;
lorsque ce léger vent cesserait, la chaleur lourde et enivrante reviendrait… pourtant, au bout de vingt années passées ici elle s’en accommodait ; tant d’années ici et quel chemin parcouru depuis sa lointaine province d’Europe… mais elle était parvenue à son but ;
enfin ! à force de travail, elle avait acquis une petite notoriété ainsi qu’une très belle dextérité dans son domaine ;
elle aimait voir entrer les femmes, toutes les femmes ; les jeunes gazelles aux jambes interminables, les femmes plus matures aux formes épanouies, les vieilles dames très dignes avec cette grâce qui leur appartenaient ;
elle aimait les écouter, les regarder, les détailler de son œil aguerri par les années ;
sa main frémissait déjà en attente du crayon de bois ; son esprit piaffait d’impatience car déjà les idées fusaient ; du “Poiret” dans la forme mais du stretch pour la modernité qui saurait parfaitement épouser ses formes fuselées ; ou peut être utiliser ce tramage de rubans entrecroisés cousu sur un fond noir… les couleurs un peu flashy, un peu année 80 mettraient merveilleusement son teint en valeur… plus tard, après un rapide crobar elle choisirait les étoffes au marché ou bien dans ses réserves de trésors amassés ; une ébauche en malikan, légère étoffe blanche achèverait de convaincre cette jeune femme qui traversait habituellement la vie de son pas décidé ;
elle savait, par expérience, que peu à peu elle les mettaient en confiance ; que de son seul coup d’œil enveloppant elle finirait par leur insuffler une certaine sérénité ; leur faisant passer outre ces petits défauts qui parfois leur abimait l’existence ; elle les forçait à se découvrir et à s’aimer davantage ; tout doucement et là était sa force ;
J’aime bien ça !
j‘espère que ce billet que j’ai aimé écrire pour vous parler de l’atelier de couture de Johanna vous permettra de m’attendre ; pour de sombres raisons médicales il est nécessaire que je rentre en Fronce ; je souhaite pouvoir vous dire à tout bientôt les amis…
7 commentaires
Oh, j’ai sur tout de suite de qui tu parles! Johanna m’a créé des vêtements d’hiver avant que je quitte Dakar en décembre… Elle est fabuleuse. Un tout petit bout de femme qui dégage une énergie incroyable.
Bon courage pour le voyage et le séjour, ma belle!
Decidement, je l’aime bien ce texte, sans connaitre pour autant Johanna et son atelier.
Bon courage pour le voyage. Take care!
Ouille ouille ouille … Comment ça faut que tu rentres en Fronce ?!? ?!?
Eh bien, j’espère que la France te remettra sur pieds et que tu pourras nous guider dans ce monde chaud et coloré que tu décris i bien..et, oui, je te souhiate la santé pour encore longtemps…des bisous, bon courage et bonb courage et des bisous…on t’attendra!
merci jeunes femmes ;
un petit souci d’osselets qui jouent au bilboquet…. du coup, j je rentre en first class ! je vous raconterai le menu, n’ayez crante…
baci à toutes ;
Alors bon voyage et soigne bien tes osselets. A bientôt
Description magnifique et les photos sont très expressives. Bon courage et soignes-toi bien!