Anne-Cé m’a confié une lourde mission, en l’occurrence vous confier mes us et coutumes culinaires ; mes oukases aussi d’ailleurs !
waouhhhh, j’ai réussi à coller mes deux mots nouveaux du jour dans la première phrase ! Ça commence fort !
😉
Si vous demandez à mes invités, ce qui revient le plus fréquemment à la maison, ils vous répondront probablement le riz ;
d’abord, parce qu’en Nouvelle-Calédonie le plat de base est incontestablement le riz, influence chinoise et vietnamienne semble-t’il ; et peut-être aussi que le riz éponge assez bien les méfaits de « la bouteille carrée » ( cf. Bernard Berger et sa brousse en folie ) ; non, je plaisante, mais c’est vrai que la plupart des caldoches en brousse remplacent le pain par du riz.
parce que lorsque je reçois, c’est souvent « for a crowd » et que ça accompagne parfaitement les plats en sauce et longuement mijotés qui me permettent de profiter de mes convives ;
et peut-être aussi, l’usage intensif du rice-cooker m’a-t-il fait perdre la façon basique de cuire le riz ?
Mais, c’est toujours du riz de la dernière récolte ! 😉
Toujours dans le même esprit, j’aime beaucoup le risotto ; lors de mon dernier buffet vert & blanc, j’avais improvisé un risotto aux coquilles St Jacques et champagne à se damner paraît-il ;
Mais, trop occupée, je ne l’ai même pas goûté !
Légère tendance à thésauriser au niveau ustensiles culinaires ; et au niveau vaisselle, et d’ailleurs au niveau linge de table aussi !
j’aime beaucoup faire de jolies tables, alors linge damassé, brodé, bricolé, teint, je me régale ;
La vaisselle est blanche la plupart du temps ; le délire est souvent au niveau des accessoires ;
J’aime bien l’argenterie ;
très souvent chinée ; après la cuillère à sauce de l’empereur Bokassa dénichée sur le marché artisanal de Bangui, je crois avoir été la première cliente de la première broc de Castries dans les west-Indies ; la gentille dame qui ignorait totalement l’usage du rond de serviette m’a longuement expliqué que c’était utilisé pour ranger les couverts dans les tiroirs, pour éviter que tout ne se mélange !
Et puis, ça évite la vaisselle ébréchée, n’est-ce-pas ?
Goût pour accumuler et assurer l’essentiel autant que le superflu, me souffle t’on dans l’oreille ;
tiens donc ! Alors ça, l’origine en est une difficulté d’approvisionnement au quotidien ; passer la matinée à faire la tournée des boutiques de la place, ça vous calme ! vivre au rythme des arrivages bateau ou bien des arrivages avion vous permet de relativiser certes, mais augmente la taille du garde-manger ! et donc de modifier la gestion des stocks ! Bocaux en verre et contenants plastique, congélateur jumbo et frigidaire en double ; mais il paraît que ça dure et perdure ! ah bon avec les épices ? les huiles ? les vinaigres ? farines…..pas noté !
Remarquez, avoir la chance d’avoir un conjoint véto, ça aide ; ils sont géniaux dans leur genre ! à moitié boucher, un peu charcutier et beaucoup poissonnier ! outremer, les bestioles achetées sur pied sautaient directement ds le congélateur, après avoir pris le temps de rassir au frigidaire, en petits paquets bien étiquetés ;
Et même accessoirement pédiatre, mais c’est une autre histoire !
J’aime bien faire le marché, de nombreuses révélations culinaires sont issues de ces lieux animés, vivants et colorés
(parfois pleins d’insectes mais il suffit d’y aller à 6 h du mat, les mouches dorment encore) mais je déteste traîner au supermarché ; chaque fois que je débarque dans un nouveau lieu je cherche « the « grossiste pour les méga-conditionnements ; oui, oui j’ai toujours congélateurs, frigidaires et aussi des boites en fer, en plastique…
J’apprécie de moins en moins les repas formels, figés ou chaque place est immuable ;
j’ai la chance d’avoir de grands espaces qui me permettent de pique-niquer un peu partout dans la maison ; notre style de vie en France fait que nous recevons relativement peu, trop peu à mon goût ! j’en fait donc une fête chaque fois renouvelée ; la plupart du temps c’est la cuisine du marché ou bien du congélateur ; my pantry me le permet !
Ma cuisine est relativement cosmopolite ;
c’est le contraire qui serait surprenant, non ? j’aime bien faire des dîners à thème ; mais la cuisine du terroir y tient quand même sa place ;
Je n’utilise que très rarement des recettes très détaillées ;
dans mon enfance la mesure étalon était la poignée !! j’ai fait des progrès puisque j’utilise parfois le verre mesureur ! tiens, mais ça doit être pour çà que je ne suis pas au top pour les pâtisseries ; ne vous inquiétez pas, je me soigne ! : )
Je mangerai du poisson cru sur « la tête d’un teigneux » !
je sens que je vais faire plaisir à certaines qui raffolent de cette expression ! ça a commencé en Calédonie ou les Japonais commençaient à jeter leur dévolu ; puis « ençeinttté » comme on dit en Afrique j’ai continué ! et même réussi a contaminer mes molécules ; ils raffolent tous des sashimis, salade tahitienne, sushi, carpaccio and so on ;
Pour vous remercier de cette lecture un poil barbante, je vous offre un retour de pêche !
un capitaine sur le fleuve Comoé, absolument délicieux en salade tahitienne, au beurre blanc, fumé et même en gravlax ;
4 commentaires
Tu m’étonnes ! Tu devrais écrire un livre sur ta vie outre-mer, ce serait super intéressant !
PS : magnifique capitaine, je savais pas que c’était aussi énorme !
Pas barbante du tout !! J’ai beaucoup aimé. Je crois que la légère tendance à thésauriser au niveau ustensiles culinaires doit être commune à beaucoup d’entre nous.
De bien jolies révélations
une si jolie prose, j’apprécie beaucoup et je voyage aussi un peu par la même occasion.
Pas barbantes pour deux sous, mais drôlement dépaysantes tes “révélations” !
Merci Dumè ! Biz