Cela fait exactement un an ; je me souviens simplement que les Saints de glace (Saint Mamert, Saint Pancrace et Saint Servais) venaient de passer ; le temps, cependant était humide et guère agréable ; le pari était risqué mais l’aventure pas moins excitante ;
Ce reportage ne convient qu’à des personnes à l’estomac bien accroché ? ;
Après avoir égorgé et dépecé, le broutard a été vidé puis longuement rincé à l’eau claire ;
nous avons cuisiné la tête ainsi que les rognons de la manière la plus simple possible ; simplement rôtis ; la voilette autrement dit la crépine a servi à envelopper le foie pour de succulentes brochettes ;
En début d’après-midi, après avoir longuement débattu du lieu de cuisson ( abrité du vent, d’un éventuel grain, proche de la réserve de bois, sur un sol plan….. ) le feu a démarré… et la bestiole embrochée sur une barre de fer et maintenu par du fil de fer après avoir été cousu du cou jusqu’à la queue pour éviter qu’il ne se dessèche !
Le méchoui ne cuit jamais directement sur le feu ; il convient d’attendre que celui-ci se transforme en braises rougeoyantes pour que la cuisson soit douce et uniforme ; la graisse risquerait de s’enflammer et notre méchoui de carboniser.
L’animal est donc placé à une trentaine de cm de la braise puis tourné sur la broche longuement et régulièrement pour qu’il cuise ; la braise est rajoutée au fur et à mesure ;
Sachez bien que le méchoui est une histoire d’hommes ; mon grand-père avait l’habitude de préparer une sauce de sa composition pour arroser la viande ; il tenait sa recette du vieux Bouazza qu’il rencontrait lorsqu’il se rendait au douar.
De l’huile d’olive, de l’ail écrasé , du poivre, du kemoun et du poivre rouge ; pas plus, pas moins….
ah si j’ai oublié le bol d’eau salée à utiliser fréquemment ! Dès que l’agneau transpire en fait ;
si ma grand-mère le regardait, mon grand-père allait chercher dans la remise le dernier pinceau neuf ; elle était beaucoup plus “urbaine” que lui…. sans quoi il utilisait une branche d’olivier au bout de laquelle il attachait quelques brins de laine prélevée sur la peau; vous savez, la laine propre et douce cachée sous l’encolure de la bête ; rien de tel, disait il, pour parfaitement enduire la viande en la badigeonnant régulièrement ; c’est ça le secret de la peau croustillante !
Le méchoui est cuit lorsque la souris se détache du gigot ; ça prend généralement 4 ou 5 h car les gigots, plus épais, sont les plus longs à cuire naturellement. Il doit absolument vous rester de la sauce pour entretenir cette peau croustillante et dorée avant de servir.
Il nous était venu l’idée de faire des casse-graine pour…. faciliter l’existence de tout le monde ! Ma frita préférée réalisée en deux temps, trois mouvements constituait un accompagnement de choix pour ce mets de roi…..
Et finalement la pluie a rebroussé chemin, les casse-graine engloutis et la fête fut magnifique…..
Préparation des “casse-croûte “; Lili est toujours là….
4 commentaires
C’est super bon, ça me rappelle les petits repas de famille quand j’etais enfant, que l’on faisait nous aussi dans le sud ouest ! Avec la famille élargie, oncles tantes et cousins ! C’etait le bon temps, Tout le monde etait vivant, et en bonne santé ! Autant dire que j’ai l’impression que c’etait une autre vie, helas ! Ton pain que tu appelle casse graine, tu en a la recette quelque part ? merci à toi pour ce souvenir qui m’est revenu !
merci Joséfa pour ces mots doux à mon oreille……
j’ai utilisé le pain arabe pour en faire des espèces de casse-croute, casse-graine…… 🙂 ce n’est évidemment pas le nom d’origine ;
je vais faire quelques recherches dans le grimoire familial ; en attendant, tu pourrais peut-être essayer celle-ci ? https://chaidume.fr/du-pain-des-olives/
excellente journée !
Ca, c’est la vie, 5 heures d’attente mais la peau croustillante au bout, l’odeur, le gras qui fond. C’est un joli moment.
joli moment en effet ! et j’étais dans le “secret des Dieux”…. ce qui fait que j’ai eu plus que ma part de peau croustifondante…..
c’était l’anniversaire du “gôôsse” comme disent les basques !